Voici un texte « écho » issu des échanges qui ont eu lieu lors de la conférence organisée par le Territory Lab et l’association Biovallée le 30 juin.

Le thème de cette conférence était : la place pour les non-humains dans la gouvernance des territoires.

Cf article sur le cycle de conférence 2021 « quelles évolutions dans la gouvernance des territoires pour répondre aux enjeux de la transition sociale et écologique ? » qui continue à l’automne 2021.

Il y a un problème de moment du monde dans l’ADN des instances démocratiques en place sur nos territoires … elles ne sont pas née dans cette conscience forte du réchauffement climatique. Elles sont nées dans l’espace gestionnaire, aménageur et normatif du développement de notre système.

Le réchauffement climatique menace les équilibres de nos territoires et plus spécifiquement des éléments de paysages qui nous apprécions et qui nous rassurent (des rivières vont s’assécher, des forêts mourir).

Cela nous motive à agir, ou à, sentir que quelqu’un agit pour préserver notre patrimoine commun.

Le réchauffement climatique est comme une nouvelle lutte. Une lutte collective qui force à de nouveaux arbitrages.

On joue une nouvelle position, un nouveau paradigme pour essayer de répondre aux enjeux à venir.

L’autre qu’humain est une manière, un détour pour recréer du lien.

Le considérer, prendre conscience de sa présence, de sa vie est déjà un acte fort.

Il semble être fondamental pour rentrer en interaction juste avec lui de passer par le corps, l’expérience concrète du lien.

Pour ce faire, il émerge une nouvelle posture d’action dans l’auto-saisine et les processus d’agrégation. On expérimente par la singularité du territoire pour façonner son chemin de transition.

On joue sur des imaginaires pour se retrouver :

  • le langage et le folklore de peuples dits premiers – les maoris et la rivière whanganui (Livre de Sacha Bourgeois Gironde « Etre la rivière ».
  • l’imaginaire d’un espace de palabre par le bassin versant.
  • La puissance de la narration et du « on dirait que… » à l’image des auditions du parlement de Loire.
  • Un espace entre luttes molles et luttes radicales.
  • Avec l’art comme médiateur d’une possible appropriation territoriale.

Il y a comme un besoin de ré-enchanter nos imaginaires et nos institutions par le commun qui nous rassemble : notre territoire.

Un réenchantement actif qui prend appui sur le récit, la narration, le jeu et ancrer l’action dans le réel par le statut juridique. Le statut vu comme un enveloppant, un cadre de négociation pour créer le lien et le respect.

On part d’une rivière pour réconcilier les humains, pour les mettre dans une relation plus intime avec les milieux.

L’eau est notre mémoire (nous en sommes composés à 70%).

Nous sommes la Drôme car nous buvons ses eaux, les eaux de son bassin versant.

Travailler avec les autres qu’humains est une manière de prendre soin de nos attachements territoriaux.